Quand les sons rencontrent un obstacle, ils « rebondissent » dessus puis retournent vers le dauphin. Série de claquements rapides et répétitifs de la queue pendant le déplacement d’un dauphin en position normale ou sur le dos. Mouvements des nageoires pectorales (Pectoral fin movements). De son côté, Peter Tyack (Woods Hole Oceanographic Institute) a travaillé aux côtés de David Staelin, professeur d’ingénierie électronique au M.I.T., afin de développer un logiciel d’ordinateur capable de détecter les « matrices sonores » et les signaux répétitifs parmi le concert de couinements, piaulements et autres miaulements émis par les dauphins. Les seules informations disponibles pour lui étaient d’ordre acoustique, l’écran central empêchant tout contact visuel. Enregistrés soit dans des enclos en mer, soit dans des bassins, ces individus communiquaient entre eux directement ou via un canal électro-acoustique, lorsqu’ils étaient isolés. Squawks (cris rauques) La même rémanence rétinienne qui nous permet de regarder un film permet au cétacé de garder en mémoire cette suite de crépitements qui lui revient. Le rôle des sifflements est plus complexe, et nous suggérerons ici qu’ils peuvent exprimer les modalités les plus abstraites du langage dauphin. Par Emmanuel Perrin le 31 mars 2014 à 09:59 Modifié le 28 décembre 2018 à 18:06 Au moment de rétablir la communication téléphonique, on émettait un signal spécial comme avertissement. Jim Nollman rappelle par ailleurs, dans l’un de ses courriers daté de mars 98 que si les cachalots – dont le cerveau est cinq fois plus volumineux que le nôtre – ont bien cinq fois notre intelligence, alors il nous est tout simplement impossible de jamais les comprendre. Il écrit notamment à propos des Indiens Païute méridionaux de l’Arizona : « Les habitants de ce plateau désertique usent d’un vocabulaire particulièrement riche en indicateurs topographiques, dans une proportion telle que certains mots paraissent parfois trop précis que pour avoir une valeur pratique : ligne de séparation des eaux, corniche, bas- fond sablonneux, vallée semi-circulaire, vallée circulaire ou creux, petit terrain, plat entouré de crêtes montagneuses, vallée large entourée de montagnes, plain, désert, bute, plateau, gorge sans eau, gorge avec eau, torrent, sillon creusé par la pluie, flanc de montagne l’ombre, pays ondulé avec des collines basses, etc. Toutes sortes de critères ont servi à cette fin : le rire, la guerre ou la culture ont également été désignés en leur temps comme des sommets inaccessibles à la «bête brute». En outre, les recherches actuelles révèlent des nuances dans l’émission de ces signatures, inaccessibles aux premiers enregistrements, et montrent notamment que cette « signature » peut porter bien des informations. Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience . On lira également l’intéressant article de John Elliott, B.Sc. Hammer et Au (1980), de leur côté, ont clairement observé que les dauphins se livraient à l’écholocation en l’absence de toute cible, procédant de cette manière à l’énonciation d’un mot et non plus à sa perception. Massacres à Taiji: le silence des delphinariums, Ocean Park renonce aux spectacles de dauphins, L’architecture des zoos et l’idée de l’animal. Saut hors de l’eau sur une distance ne dépassant pas la longueur du corps. * Ces phrases sifflées interagissent elles-mêmes avec divers types répertoriés de « trains de clicks » qui peuvent émis seuls comme ci-dessous : … ou en surimpression « derrière » ou « par-dessus » le son des sifflements. Situation d’un dauphin immobile à la surface en position normale. Il s’agit donc de maintenir stable dans le champ mental cette réalité de type stroboscopique, ce qui n’est pas évident. 2, 0 à 6 kHz , 8 à 100 clicks par seconde, trilles répétées sous 5 kHz, sifflements de 4,8 à 16 kHz. Seule, la position du dauphin qui donnait ces ordres différait dans les deux cas. Selon la quantité de liquide dans la bouteille, on pourra émettre des sons plus ou moins aigus. En fait, il est bien vite apparu que si les dauphins captifs utilisaient sans cesse leur signature sifflée, c’est parce qu’ils lançaient un appel au secours ! * Flottaison à l’envers (Ventral floating) Clicks de haute fréquence répété envoyé rapidement sur la zone génitale d’une compagne ou d’un compagnon. – Echolocation avec rostre dans le sable : On peut donc supposer – et c’est la thèse de l’holophonie défendue par Jim Nollman – que le processus de conceptualisation et de découpage du Réel en unités discrètes sous la forme de sémantèmes a pu s’opérer chez le dauphin par le biais de ses échogrammes, suscitant de la même manière une langue ouverte et complète. Pour éviter toute relation incestueuse, chacun décline alors son identité. Il est curieux que beaucoup d’humanistes actuels s’en tiennent farouchement à ce besoin d’une rupture ontologique nette entre l’animal et ce qui, selon eux, n’en est plus un : l’homme. Les ondes ultrasonores sont émises à une certaine fréquence et intensité par l’émetteur et est renvoyée au récepteur à la rencontre d'obstacle par effet écho. Ces recherches ont été menées en collaboration avec l’Institut fur Verhaltensbiologie de Berlin. – Genital buzz : Ce type d’émissions sonores représente donc à cet égard un riche terrain d’investigation ». Les ondes sont alors décryptées et permettent au cerveau du dauphin d’élaborer une image mentale. En d’autres termes, de la même manière que nos gestes ou nos mimiques faciales ajoutent du sens à nos discours verbaux, et en constituent même le complément indispensable, les dauphins modulent leurs expressions verbales par une gestuelle très fine et précise, dont nous ne connaissons malheureusement pas les codes. Il est difficile de trouver des études sérieuses sur le sujet ; néanmoins, il semble[3] que la physiologie du dauphin commun est assez peu sensible à ces menaces, le problème pouvant en revanche venir de la perturbation des communications entre individus. Au début de l’expérience, c’était surtout Dash qui cherchait à se rendre compte d’où provenait ce bruit. Ils possèdent un front bombé, ce qu'on appelle "melon" dans lequel se trouve un organe qui fonctionne exactement comme un sonar. L’attitude du corps scientifique reste encore extrêmement réservée quant à l’existence éventuelle d’un langage chez les cétacés. * Expulsion chuintante (Squeeze breath) Il s’agit cette fois d’un signal non-pulsé, continu et modulé dans des fréquences suraiguës, le plus souvent imperceptibles à l’audition humaine. Une fois l’objectif repéré, il affine sa « vision » en augmentant progressivement la fréquence d’émission, ce qui augmente sa résolution spatiale mais diminue sa portée. Voilà bien des questions qui devraient en principe transporter d’enthousiasme tous les linguistes de la planète mais aussi les futurs astrobiologistes avides de parler avec ET. Le dauphin est un nom commun des mammifères aquatiques au sein de la cétacée en infra-ordre. A vrai dire, aucune étude scientifique ne nous permet d’affirmer ou d’infirmer cette assertion. La pollution sonore émise par l'activité humaine dans les océans oblige les animaux marins à modifier leur comportement ; les dauphins communiquent moins efficacement, leurs sifflements étant de moins en moins complexes[4]. Lorsqu’on les analyse de plus près, on note que ces structures sont produites par des sections alternant de manière arbitraire avec une rapide augmentation ou diminution de la fréquence assortis d’autres segments dotés d’une fréquence variant peu ou lentement. Plus la nuit tombe, moins on y voit, et plus les dauphins s’interpellent alors et dialoguent sous les eaux. * Saut en long (Leap) A faible intensité, seule la caudale s’élève hors de l’eau. Son melon est situé dans le crâne et lui permet de mieux voir ainsi que de mieux entendre l'environnement qui l'entoure. Ou bien est-ce vraiment « tout à fait autre chose » ? Quant aux autres types de sons, ou à la valeur des sons polyphoniques au simple titre de maîtrise phonatoire, nous n’en savons pas assez aujourd’hui que pour leur attribuer une fonction certaine. * Menton en l’air (chinup) A faible intensité, c’est uniquement le rostre qui est utilisé. si cette capacité est partagée par tous les animaux capables d’acquérir de nouvelles structures de vocalisation, à savoir les oiseaux chanteurs et, très certainement, les cétacés. Moans (gémissements) De manière générale, on peut dire que le dauphin émet entre 1 et 150 kHz[2]. En avril 2000, ces recherches ont confirmé que le sifflement est un nom propre à part entière. sous la direction de Jeanette A. Thomas et Ronald Kastelein (Harderwijck Dolfinarium) dans la collection NATO ASI Series (Series A : Life sciences Vol.196) Combinés avec les grilles de clicks, des sons purs sifflés n’ont cessé d’être émis durant toute cette conversation. par Ronald J. Schusterman, California State University, Hayward and University of California Lawrence Erlbaum associates, publishers New Jersey 1986. La nageoire dorsale s’approche plusieurs fois de la surface de l’eau sans toutefois la toucher. Des sons ont bel et bien été émis et enregistrés au passage de l'air lorsque la pression, à l'intérieur du larynx, était supérieure à 17 mbar. On s’explique mieux dès lors le développement du langage chez le dauphin Tursiops ou chez l’orque : au fil des millénaires, la sélection naturelle a favorisé, chez eux aussi, la production de sons de 2, 0 à 6 kHz, 400 à 500 clicks par seconde, durée brève de deux à trois secondes. Nage dans la vague (Swell-riding) : Supposons à présent qu’un poisson soit repéré dans ce champ de vision « stroboscopique ». Contact bruyant de la partie arrière du corps à plat avec la surface de l’eau. Le poisson est envoyé sur le côté ou en arrière par un redressement brusque de la tête. Elles se répartissent en 3 classes : • Les infrasons ont une fréquence inférieure à 20 Hz. Les dauphins peuvent encore émettre quantité d’autres sons qui s’apparentent à des cris ou à des ordres brefs, et qui sont toujours produits dans un contexte émotionnel intense. La rotation a souvent lieu d’un seul côté. Ceux-ci vivent dans un monde tridimensionnel, non-soumis à la Le groupe vocal signifie donc « amour » ou « amitié ». La sélection naturelle aurait donc régulièrement augmenté leur capacité de communiquer par le langage ». But opting out of some of these cookies may have an effect on your browsing experience. Deux caractéristiques de la syntaxe delphinienne apparaissent néanmoins d’évidence dès la première écoute : celles de réitérance (circularité) et celle d’inclusion (enchâssement). Cela ne semble pas être le cas. * Bond hors de l’eau (Bow) et de l’usage intensif de schémas écholocatoires dans le discours de ces cétacés, qui pourraient être des images. La nageoire dorsale vient heurter la surface de l’eau à plat. Richard C.Connor a tenté de classer ces sons en (au moins) 8 catégories : 1. Selon le paléontologue Richard Leakey (in « L’Origine de l’Humanité » Hachette, Paris, 2000) : Un livre fondamental, à lire d’urgence pour les célèbres articles de V. Markov dont on trouvera des extraits sur ce site mais aussi pour une autre étude de V. Markov et A. Zanin ( « The ability of bottlenose dolphins trusiops truncatus to report arbitrary information ») qui démontre que cette langue articulée véhicule aisément des concepts abstraits et des « représentations » d’objets de conscience non physiquement présents. Les concepts utilisés sur les sonars artificiels travaillant à une dizaine de kHz sont basés d’une part sur les résonances de Helmholtz, et, d’autre part, sur la résonance de structure cristallines (céramiques). Rossel édition 1974. 5. Bonnes nouvelles de Sandra, la « personne non-humaine », L’irrésistible ascension de Dolphin Discovery, Surfer sur un dauphin, c’est fini pour SeaWorld, Masturber un dauphin captif n’a rien d’illégal, Sanctuaire en Islande : les bélugas attendent le printemps, TUI encourage l’exploitation des dauphins captifs. We also use third-party cookies that help us analyze and understand how you use this website. De précédents essais similaires sur des singes, menés en 2004, n’avaient abouti à aucun résultat, semblant corroborer la théorie de la spécificité humaine. L’angle entre la pectorale et l’axe longitudinal est aigu. Amplification symbolique par répétition Les sifflements n’exprimeraient plus dès lors que des concepts purs, des notions abstraites privées de tout équivalent concret, des adjectifs qualificatifs (d’où les noms propres), des verbes ou bien encore des adverbes de lieu (ici, plus loin, là-bas) de temps (hier, aujourd’hui, demain) ou de causalité (pourquoi, parce que, à cause, etc.) Un dauphin en position normale se laisse porter par la houle. « Lorsque l’un des quatre générateurs de sons fonctionne en régime tonal », explique à ce propos Vladimir Markov, « il produit des signaux en modulation de fréquence (des sifflements) sur une bande étroite. On peut séparer les ondes acoustiques émises par les dauphins en deux grands groupes : les sifflements, utilisés pour communiquer, et les clics servant à l’écholocation[1]. Que ce mode d’expression ne soit lié en rien aux manipulations d’outils ou à un savoir technologique nous place évidemment devant le mystère d’une pensée acoustique totalement différente, où les «mots » sont visibles et où les choses portent des «noms naturels», comme en rêvaient les philosophes du Moyen Age ! Ils émettent des sons en direction d'une proie ou d'un obstacle et l'écho qu'ils reçoivent en retour leur permet de l'analyser de façon très précise, même sur de longues distances. The Detection of Intelligent and Generic Language-Like Features » et qui plaide en ce sens. La plage de réception du dauphin est beaucoup plus large que celle de l’homme, et se situe essentiellement dans les ultrasons : elle va de 100 Hz à environ 250 kHz. jacassements) distribuées selon cette structure, et d’autres où les séquences étaient simplement ajoutées à la fin de la phrase musicale. (B) appartient à la classe des « clear blows » (sons explosés). Contact rapide, bruyant et répétitif entre la nageoire pectorale et la surface de l’eau, effectué par un dauphin couché sur le côté. Ces sifflements resteront inchangés pour la durée entière de la vie de l’animal. Conceptualisation Le langage mis au pont par cette équipe était composé de sifflements électroniques, que les dauphins apprenaient très rapidement et dont chacun désignait un objet. le monde mental des dauphins. L’oreille interne communique ainsi ces sons au … Peut-être un jour, avec le temps, les scientifiques Le dauphin stationnaire, en positon normale, effectue des mouvements de rostres vers le haut, souvent pour toucher un objet. Quel effet cela fait-il d’être un dauphin ? Utilisé par les dauphins Tursiops des Bahamas lors de l’exploration des rochers et des bancs de récifs. Les cultures et les mode de vie de ces peuples cétacés mériteraient à vrai dire des articles entiers. On peut dire qu’à ce stade, l’écho-retour est interprété en tant que « ce poisson-là » en particulier. D’autres études s’appliquent d’ailleurs à combiner les données acoustiques avec les données visuelles : quel est le son qu’émet un dauphin lorsqu’il se place dans telle position ou exécute tel mouvement ? Il va de soi que nous ne pouvons encourager ici les recherches menées en bassin, non seulement pour des raisons éthiques mais aussi parce qu’on ne peut attendre de dauphins captifs un comportement normal ni une connaissance fine de la langue de leur tribu. Quant au contenu même de la langue delphinienne, aux valeurs qu’elle transporte, aux catégories sur lesquelles elle s’appuie, aux informations qu’elle véhicule, il est bien évident que nous ne disposons jusqu’à présent d’aucune information fiable ou qui ne soit le fruit de notre imagination. Les chercheurs pouvaient, à l’aide d’un interrupteur, couper la ligne et empêcher chaque dauphin d’entendre son partenaire, tout en continuant à enregistrer sur bande magnétique leurs émissions sonores. * Bond sur le côté (lateral bow) * Une pectorale hors de l’eau (Pectoral extension) Domaine de fréquences: Les ondes sonores sont émises par une source (voix humaine, instrument de musique, diapason) et mises en évidence par un récepteur tel que l’oreille humaine ou animale, un sonomètre. Y a-t-il une corrélation entre ces éléments ? Des éléments anecdotiques relatifs à son comportement, aux circonstances de la rencontre seront ajoutés au fur et à mesure de la répétition du message. Toute la question de sa nature se situe d’ailleurs à ce niveau : s’agit-il d’un parler d‘images holophoniques, directement copiées des formes du monde réel et transcrites en fronts d’ondes (CymaGlyphes de John Stuart Reid et Jack Kassewitz) ou bien d’un véritable langage tel que nous l’entendons, doté de vocabulaire et de syntaxe (théorie des chercheurs russes) ? Ainsi, explique le psychologue Gary Marcus (Université de New York) dans une analyse accompagnant l’étude, la phrase « l’amour conquiert tout » peut-elle s’incorporer à une autre pour devenir « Chris sait que l’amour conquiert tout ». Comme l’homme, le dauphin vit dans une société de chasseurs-cueilleurs, tout à la fois fondée sur l’exploitation cynégétique d’un gibier de taille moyenne (mulets, harengs, pieuvres, calmars) et sur les ressources des fonds marins (invertébrés, mollusques, petits poissons plats et autres fruits de mer cachés sous le sable.) Faute de crédits – et nous y reviendrons – ces recherches ont été abandonnées. Selon H.Jerison (1), l’image fournie par les deux échos-retour – avec un décalage de quelques millièmes de seconde – évoquerait celle qui naît du mouvement d’un pixel sur un écran de télévision. De leur côté, le psychologue James Ralston et l’informaticien Humphrey Williams ont découvert que les jeunes dauphins développent leur propre signature sifflée entre l’âge de deux mois et d’un an. « Le théorème de Gödell, précise Jim Nollman, stipule qu’un traiteur de données (processor) ne peut jamais prendre en compte les capacités d’un autre traiteur de données plus important que lui « . Ceci est un sujet à controverse, car on utilise les dauphins dans un but militaire. Il apparaît par exemple que les membres d’un Trio de mâles modifieront subtilement leur propre signature sifflée pour qu’elle ressemble à celle de leurs compagnons : le trio finit donc par n’avoir qu’un seul nom ! Elle y revient d’une façon si fréquente que certains scientifiques ont pu croire qu’elle était la seule manifestation sifflée possible pour un dauphin. Ne perdons pas non plus de vue l’existence de tous ces sons annexes, ces braiments, miaulements et autres grondements syncopés. Puisqu’il fait nuit, l’oeil ne peut confirmer l’image en mode visuel. Parmi ces comportements, citons la traîne d’un objet (Kelp dragging) : un dauphin traîne en surface un objet – le plus souvent une algue – accroché à l’avant de la nageoire dorsale ou à une autre partie du corps.) 2. La même parabole crânienne joue à ce moment le rôle d’antenne et non plus d’amplificateur et le savant travail de décodage peut alors commencer dans le cerveau du dauphin. Le dauphin est capable d’émettre différents types de son, de fréquences variables, certains servant à communiquer, d’autres à se repérer dans l’espace. – Echolocation avec trilles «recouvrantes» et sifflements «surélevés» Mais le langage ? Afin de se faire bien comprendre, elle associera le nom de ce vieux dauphin avec une suite de « symboles mutuellement interprétatifs ». Les très cruelles recherches du Dr John Lilly, « Sensory Abilities of Cetaceans: Laboratory and Field Evidence », CymaGlyphes de John Stuart Reid et Jack Kassewitz, e trio finit donc par n’avoir qu’un seul nom, « Nouvel inventaire du comportement du grand dauphin (Tursiops truncatus) Approche comparative des comportements des dauphins grégaires, solitaires et familiers », l’étude en anglais sur la gestuelle des dauphins d’Irlande, Cetaceans Have Complex Brains for Complex Cognition, Dolphin Cognition & Behaviour. Lire le récit complet de l’expérience en anglais sur le site de Ken Levasseur Ou bien encore, lorsque deux frères se retrouvent au terme de longues errances et qu’ils se reconnaissent comme tels, jamais aucun combat, duel ou rivalité amoureuse n’adviendra entre eux deux. Tout au plus peut on dire qu’il présente de grandes variations en fonction du groupe de dauphins étudié et des individus. Prise dans son large ensemble, cette icône acoustique vaut donc pour les notions voisines de « courage », « bravoure », « longs voyages » ou pour les déterminatifs associés (ancien, vieux, courageux). On notera sur le même tableau que les chaînes de sifflements peuvent se combiner uniquement entre elles ou les clicks uniquement entre eux, selon le même processus de surimpression. Rotations légères sur le côté sans laisser émerger l’oeil. Nous avons vu plus haut comment le dauphin prenait connaissance de son environnement par le moyen de l’écholocation. En langage courant, deux sources sonores – l’une pour le sifflement, l’autre pour le click – suffisent à composer des phrases complexes. Comportement également observé sous l’eau. Mais attention : si nos langues modernes sont indubitablement riches en termes techniques les plus variées, en revanche, leur complexité est paradoxalement bien moindre que celle des peuples dits « premiers », que peu de linguistes parviennent à dominer, tant elles sont difficiles. Y a-t-il des mots chez les dauphins ? L'utilisation du sonar chez les dauphins est une adaptation aux contraintes du milieu aquatique leur permettant de localiser et d'identifier des objets sous l’eau. Outre ces brefs sons pulsés, émis sur une large fréquence et de durée très courte, les dauphins produisent également d’autres sons à l’aide de leurs mêmes sacs aériens. (Sarasota, Floride) a mené le même type de recherches avec la collaboration contrainte des dauphins du Walt Disney World EPCOT Center. Syntaxe et vocabulaire chez les dauphins de la Mer Noire, Danny le dauphin ou le danger de fréquenter les humains, Islande-Italie : le grand voyage d’une petite famille d’orques, Taiji: parfois, les globicéphales aimeraient mieux mourir, Prison des baleines : l’orque Zina adoptée par une tribu nomade, Le crissement du homard au fond de la casserole. Un intervalle de 80 millièmes de seconde sépare l’émission de chacun des faisceaux, de sorte qu’en calculant le léger retard d’un écho par rapport à l’autre, le dauphin peut estimer la profondeur de champ et la distance qui le sépare de chaque élément de l’objet observé. Complexes logiques Les travaux se poursuivent aujourd’hui parmi les dauphins de Shark Bay en Australie. Mouvements rapides, du haut vers le bas, d’une nageoire pectorale exposée à la surface. Un écran opaque tirés d’un bout à l’autre de la piscine empêchaient qu’ils se voient ou qu’ils n’entrent en contact. Après des dizaines de milliers d’essais éducatifs, neuf des onze oiseaux étaient capables de distinguer les séquences structurées des autres. Les ondes sonores peuvent alors rebondir sur l’objet puis ils reviennent vers l’organe récepteur situé sous la mâchoire du dauphin. Il semble que cette idée ne soit pas abandonnée, puisqu’une expédition a été menée récemment en mer par des membres de SETI en vue d’enregistrer les chants des baleines. Ils retentissent sous l’eau comme une grêle de minuscules coups secs et nets enchaînés l’un à l’autre en de courtes séquences. L’usage raccourcit tous les mots et certainement les images aussi. Ces « burst pulsed sounds » extrêmement brefs (moins d’une seconde d’émission continue) ne sont pas des sons purs mais des « bruits », d’inextricables petits paquets d’ondes situés sur des fréquences de 120 à 130 Khz et d’une puissance frisant parfois les 220 décibels. Ceux-ci sont toujours composés d’éléments simples, aisément reconnaissables, qui s’articulent en structures plus complexes – on pourrait dire : multidimensionnelles – pour former des chaînes de « blocs sonores », exactement de la même manière qu’un mot s’articule à d’autres pour former des phrases. Par ailleurs, l’émission de bulles savamment contrôlées permet également aux dauphins de nuancer leur discours de façon subtile. Imaginons à présent un exemple concret, afin de nous rendre compte de ce que peut être la « vision acoustique » fournie par ce mécanisme de l’écholocation. Ce dernier en réceptionne l’écho avec la pointe de sa mâchoire inférieure dont les os, très sensibles, transportent les vibrations sonores jusqu’aux oreilles internes. Toutes ces opérations mentales sont parfaitement accessibles au dauphin. Il existe 40 espèces existantes nommées dauphins. Aperçu du commentaire de Markov: Ce comportement est observé lors d’un déplacement en avant, le dauphin sortant seulement la tête hors de l’eau en la claquant fortement contre la surface. Il est frappant que l’on puisse utiliser pratiquement les mêmes termes en ce qui concerne les dauphins. Le principe est relativement simple, même si encore sujet à controverses. Imaginons, de façon grossière et certainement approximative, le processus de complexification qui pourrait s’opérer à partir d’un échogramme simple, tel que celui d’un poisson bien réel. Deux éléphanteaux livrés au Zoo de Lahore par... Rencontre avec les orques au SeaWorld d’Orlando. Ce n’est pas un poisson qu’il a vu tout à l’heure, mais toute une multitude, et son excitation est grande de le faire savoir. Il enverra alors à son compagnon non pas l’écho scrupuleusement complet du poisson A mais bien une sorte d’esquisse plus rapide, convenue, presque déjà symbolisée. Rappelons que pour obtenir ces résultats, 20 dauphins adultes ont été capturés pour l’occasion parmi lesquelles 7 mâles, 13 femelles et trois nouveaux-nés. Durée brève de deux à trois secondes. L’observation nous apprend d’ailleurs qu’un tel usage est courant chez les dauphins lorsqu’ils sifflent leur « signature » (voir ci-dessous). Cette caractéristique a permis par la suite la survie des gènes des meilleurs coureurs, donc des meilleurs chasseurs, et a imposé au fil de la sélection naturelle une stature de plus en plus droite, une colonne vertébrale en s, un bassin aligné sur les épaules, et finalement, des mains désormais libérées aptes à toutes les technologies. Si le dauphin voulait informer un ami de l’existence de ce poisson, il émettrait alors l’échogramme complet, en relief et avec tous ses détails. Le substantif masculin « dauphin » (/do.ˈfɛ/) est issu, par l'intermédiaire d'un latin vulgaire *dalphinus, du latin classique delphinus, lui-même issu du grec δελφίς / delphís1,2,3, peut-être lui-même issu de δελφὐς / delphús, « utérus4 » ou apparenté à delphax, le porc, qui partage une couche de graisse analogue4,N 1. (Note 2015 : il est possible que ces recherches aient été reprises par Vladimir Poutine dans le même contexte militaire). Nous humains n’entendons que certains sons émis par les dauphins, car ils émettent des ultrasonsque nous ne percevons pas. plus en plus complexes, tandis que se modifiait en conséquence leurs organes phonatoires. Réalisation d’un saut depuis l’arrière d’une vague par un dauphin qui se déplace dans le sens opposé à celui de la vague. Un dauphin adulte bien exercé est capable d’émettre en une seule fois quatre sons différents, issus de quatre sources distinctes. You also have the option to opt-out of these cookies. Le linguiste E.Sapir a démontré comment l’environnement physique et relationnel influait puissamment sur l’élaboration des langues parlées. Le regard humain, quant à lui, « balaie » le paysage d’un mouvement presque continu. Etc. Enfin, lors des naissances, toutes les femelles rassemblées qui entourent la parturiente, sifflent leurs propres noms en boucle, sans cesse, comme si elles chantaient…. « Je suis là… je suis ici… Moi ici… » se lancent sans cesse les dauphins qui nagent, chacun égrenant son nom aux quatre coins de la troupe. On sait que les bonobos font grand usage d’une gestuelle subtile, on sait que les éléphants se servent d’infrasons transmis par le sol et recueillis avec la trompe – pour échanger des informations à des distances énormes, on sait que singes verts, mangoustes, perroquets ou corbeaux font usage de « cris codés » pour désigner des choses ou des animaux (un aigle n’est pas annoncé de la même manière qu’un serpent), etc. Le Dolphin Reef Southern Beach de Eïlat en Israël, a travaillé sur les réponses données par les dauphins à certains types de sifflements artificiels. Donkey’s bray (braiments d’âne) Expulsion d’air par l’évent , brève et sonore, rappelant le bruit de l’air s’échappant d’un ballon d’enfant qui se dégonfle, avec très peu de vapeur condensée visible. Aussitôt le groupe s’arrêta. A l’analyse spectrographique, on constate que ces signaux sont des sons purs, non mélangés, qui peuvent durer de 0,5 à deux secondes. * Claquements en série (Motorboating) Enfin, le sonar permet aussi d’attaquer les proies à distance par génération d’une forte impulsion acoustique qui les désoriente ou même les assomme. Mais ce système, continue le Dr R.Wells, n’est pas le seul en action chez les dauphins. Les sifflements 25 1.4.